À l’ère des conflits asymétriques, de la guerre électronique et de l’hyper-technologisation des armées, les drones s’imposent comme des outils incontournables pour les opérations militaires. Mais au-delà de leurs performances techniques, ces engins posent une question stratégique cruciale : qui les conçoit, qui les fabrique, qui contrôle leur technologie ? Pour la France, la réponse est claire : garantir sa souveraineté militaire passe par la maîtrise complète de la chaîne de valeur des drones, de la brique électronique au drone opérationnel.
Dans ce contexte, la production locale de drones, et plus encore la fabrication de leurs composants clés, représente un enjeu fondamental. Des entreprises comme Drone Français, jeunes mais engagées, incarnent cette volonté de reconquête industrielle au service de la défense nationale.
Les drones : nouvelles frontières de la souveraineté militaire
Historiquement, la France a toujours souhaité préserver son autonomie stratégique, notamment dans les domaines aéronautiques, spatial et nucléaire. Le domaine des drones ne fait pas exception. Ces plateformes, autrefois secondaires, occupent désormais une place centrale dans la doctrine des armées modernes : surveillance, renseignement, appui au sol, logistique, combat…
Mais pour utiliser ces capacités sans dépendre de fournisseurs étrangers – notamment américains ou chinois – il faut être capable de concevoir et fabriquer les drones en France. C’est tout l’enjeu de la souveraineté technologique.
Le ministère des Armées, via la DGA, a lancé ces dernières années plusieurs programmes pour structurer une filière nationale crédible. Le Pacte drones aériens de défense, signé en 2023, mobilise plus de 60 entreprises autour du développement de drones de contact (moins de 150 kg), capables d’appuyer les troupes au sol dans des délais très courts. L’objectif : créer des chaînes de production locales, réactives, robustes.
Dans cette dynamique, les entreprises capables de fournir des composants électroniques souverains, comme les cartes de vol, les ESC (Electronic Speed Controllers) ou les régulateurs de tension, sont essentielles. C’est précisément là que s’inscrit Drone Français.
Les drones dans la défense : quels rôles sur le champ de bataille ?
Les drones interviennent aujourd’hui à tous les niveaux de l’engagement militaire, du renseignement stratégique à l’intervention tactique :
- Surveillance et observation : les drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) permettent de surveiller des zones de plusieurs centaines de kilomètres pendant des dizaines d’heures. En France, on pense au Reaper américain, mais aussi
- au projet AAROK, drone 100 % français développé par Turgis & Gaillard pour offrir une alternative souveraine.
- Reconnaissance et appui tactique : les drones légers, comme les FPV (First Person View), sont désormais déployés sur le terrain pour explorer un bâtiment, inspecter une ligne ennemie ou désigner une cible. Leur faible coût, leur maniabilité et leur capacité à voler à très basse altitude les rendent redoutablement efficaces.
- Neutralisation et combat : les drones kamikazes ou armés, inspirés de modèles comme les Switchblade américains ou les Lancet russes, sont en passe de redéfinir l’artillerie moderne. En Ukraine, ce type d’engins est devenu l’une des premières causes de pertes matérielles.
Dans tous ces cas de figure, la fiabilité, la réactivité et la sécurité du drone dépendent directement de la qualité des composants électroniques embarqués. Et c’est ici que le made in France devient un argument stratégique.
Souveraineté technologique : un enjeu stratégique majeur
Les crises récentes – Covid, tensions géopolitiques, guerre en Ukraine – ont montré à quel point les chaînes d’approvisionnement peuvent être fragiles. Lorsqu’un État dépend de fournisseurs étrangers pour ses équipements militaires, il s’expose à :
- Des risques d’espionnage ou de sabotage, notamment si les systèmes embarquent des logiciels propriétaires ou des composants vulnérables ;
- Des retards d’approvisionnement en cas de tensions diplomatiques ou de ruptures logistiques ;
- Une perte de contrôle sur l’évolution technologique, car il devient impossible d’adapter ou de modifier les systèmes sans l’accord du fournisseur.
C’est pourquoi il est essentiel que la France maîtrise les briques technologiques de ses drones : processeurs, logiciels embarqués, firmware, interfaces, moteurs, etc. La souveraineté passe par la capacité à concevoir ces éléments en interne, ou du moins à les produire localement avec des partenaires de confiance.
Drone Français : une réponse concrète aux enjeux de souveraineté
Créée par des ingénieurs passionnés de technologies embarquées, Drone Français s’est donné une mission claire : fournir des composants critiques pour drones conçus, développés et fabriqués en France. L’entreprise ne propose pas de drones complets, mais des briques technologiques essentielles destinées à équiper des plateformes existantes ou à construire des solutions sur mesure.
Des produits pensés pour l’exigence militaire
Parmi ses produits phares :
- La carte de vol Abell : une carte compacte, puissante, entièrement développée en interne. Compatible avec ArduPilot et Betaflight, elle s’adapte aussi bien aux projets civils qu’aux plateformes de défense. Elle offre une maîtrise totale du firmware et de la pile logicielle.
- Les ESC Centurion (35A et 65A) : des contrôleurs de moteurs 4-en-1 capables de supporter des courants élevés (jusqu’à 75A en pic), avec un boîtier compact, robuste et blindé, parfaitement adapté aux environnements exigeants.
- Des régulateurs de tension modulaires, pour fournir du 3, 5 ou 12 V à partir d’un unique module, avec une compatibilité totale avec les normes industrielles et militaires.
Ces composants sont pensés pour l’intégration dans des drones FPV, des drones d’observation, ou des plateformes hybrides nécessitant à la fois légèreté, puissance et fiabilité.
Une fabrication 100 % française
Tous les produits de Drone Français sont fabriqués en France, avec une chaîne de production maîtrisée. Le choix du sourcing local permet :
- Une traçabilité complète des composants ;
- Un support technique de proximité, réactif et flexible ;
- Une résilience face aux crises logistiques internationales.
L’entreprise collabore avec des partenaires issus du secteur de la défense et de l’industrie électronique, ce qui lui permet d’offrir des solutions conformes aux standards les plus exigeants.
Une filière en pleine structuration
Drone Français n’est pas seul dans cette aventure. L’écosystème français se structure rapidement autour de trois axes :
- Les grands industriels (Thales, Safran, Turgis & Gaillard…) développent des drones complets pour des usages stratégiques.
- Les PME innovantes, comme Drone Français, conçoivent les briques technologiques qui garantissent autonomie et performance.
- Les pouvoirs publics (DGA, ministère des Armées) coordonnent et financent l’innovation, à travers des appels à projets ou des commandes publiques.
L’ADIF (Alliance pour le développement des filières drones) regroupe déjà plus de 30 entreprises, et le potentiel de cette filière dépasse aujourd’hui les 1000 emplois directs et 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Les drones ne sont plus de simples gadgets volants. Ils sont devenus des instruments militaires à part entière, capables de changer le cours d’un conflit. Pour la France, garantir la souveraineté dans ce domaine ne se limite pas à produire des drones, mais à maîtriser chaque brique technologique qui les compose.
Drone Français incarne cette ambition. En fabriquant en France des composants critiques comme la carte de vol Abell ou les ESC Centurion, l’entreprise contribue activement à l’indépendance stratégique nationale. Elle offre aux industriels, aux intégrateurs et aux forces armées des solutions fiables, puissantes, sécurisées… et surtout, souveraines.
L’avenir des opérations militaires se jouera aussi dans les lignes de code, les microcontrôleurs et les circuits imprimés. En reprenant le contrôle de ces éléments, la France prépare l’avenir de sa défense.